En finir avec la timidité par la méditation
Vous souhaitez en finir avec la timidité tant cette dernière vous gâche la vie ? C’est peut-être pour vous de l’ordre de la phobie sociale. Et si la méditation était la solution ? Explication.
En finir avec la timidité ? Oui mais…
Si vous êtes timide, si votre timidité vous handicape, vous freine, vous avez dû chercher, déjà, chercher des conseils, des solutions qui vous permettraient de vaincre votre timidité, d’en finir avec les bouffées de chaleur, le repli sur soi, les sentiments d’insécurité, d’angoisse, de mal-être, les sueurs froides dans le dos, etc. Mais avant de vouloir vous débarrasser de ce lourd fardeau, ne serait-il pas pertinent d’en comprendre le processus ? Car c’est ici et nulle part ailleurs que ce trouve la solution à votre problème.
Entre 30 et 40 % de la population occidentale se considèrent timides, bien que seulement 24 % d’entre eux sont prêts à demander de l’aide pour cela.
Ras-le-bol d’être timide
Dans votre relationnel apparaissent des sentiments de honte, d’effarouchement, de gêne; vous avez le trac en société, au travail peut-être, dans votre séduction certainement. Des peurs vous envahissent, vous vous sentez gauche, fragile. L’idée de prendre la parole en public vous terrorise, des appréhensions vous envahissent dès que vous êtes en relation avec certains individus. Vous aimeriez ne plus être réservé, maladroit et vous ne rêvez que d’une chose : briller en société, vous exprimer, donner votre avis, séduire, approcher les autres, bref : être normal ! Alors, pour en finir avec la timidité, commençons par l’observer, la regarder de plus près.
Les articles pour vaincre la timidité
Ce n’est pas moi qui vais vous l’apprendre : à travers tous les articles distillant des conseils pour vous débarrasser de votre timidité et que vous avez sûrement lus, vous pouvez retrouver les mêmes approches, avec les mêmes injonctions : « apprenez à avoir confiance en vous », « combattez vos peurs irrationnelles », « osez aller à la rencontre des autres », « osez parler en public », « formuler vos opinions », « ne craignez plus les moqueries », « apprenez à respirer », « contrôler vos émotions », etc. » Étonnant non de demander à quelqu’un de faire ce que, justement, il ne peut pas faire ! Bref, c’est le serpent qui se mord la queue. Laissez donc tomber ce type de lecture. C’est mon premier conseil. Après cette petite parenthèse venons-en à cette fameuse timidité…
La timidité est une paralysie morale
La Rochefoucauld
Comment se comporte le timide
« La timidité est une paralysie morale » écrivait La Rochefoucauld (1613-1680). En effet, le timide est un être qui a peur d’avoir peur, un perpétuel insatisfait de lui-même qui se déprécie perpétuellement dans un excès d’humilité et d’humiliation qui, cercle vicieux, le rend de plus en plus maladroit, embarrassé, honteux de lui-même. Mais il faut quand-même souligner une différence entre la honte et la timidité : la première considère ce qu’on a fait et ce qu’on est devenu et la seconde met en avant ce que l’on est et ce qu’on aurait pu être. Ainsi le timide est plus scrupuleux : il fuit les situations où il pourrait (selon lui) être mis face à sa timidité, il cherche à se soustraire à toute situation embarrassante voire, dans le pire des cas, à tout contact humain.
La terreur de l’action à cause de la timidité
Dans son journal, Amiel (1821-1881) avouait « J’ai la terreur de l’action. Pourquoi cela ? Par timidité. D’où vient cette timidité ? Du développement excessif de la réflexion, qui a réduit presqu’à rien la spontanéité, l’élan, l’instinct et par là même l’audace et la confiance. Quand il faut agir je ne vois partout que causes d’erreurs et de repentir, menaces et chagrins masqués ; ainsi je me sens vulnérable sur tous les points. » Voilà qui est intéressant non ? Amiel parle du « développement excessif de la réflexion qui réduit à presque rien la spontanéité, l’instinct et par là même l’audace et la confiance. » C’est donc la pensée qui est mise en cause, c’est-à-dire le mouvement de l’esprit qui emprisonne le timide…
Peut-on réellement vaincre la timidité ?
Peut-on s’auto-analyser, s’autodéterminer à vaincre, à en finir avec la timidité, sa propre timidité ? Vaincre sa timidité serait-il de l’ordre de la volition, de la volonté en action ? Répondre oui reviendrait alors à ignorer le fondement même de la psychologie et de la connaissance de soi. En effet, si je suis timide, quelle entité en moi va vouloir corriger cette timidité ? Ne suis-je pas tout simplement « la timidité » ? Il n’y a pas deux entités en moi, il n’y a pas la timidité que j’observe d’un côté et une autre entité qui serait celle qui estime que la timidité doit être vaincue ! Je ne peux pas être le voleur et le gendarme en même temps ! Je ne peux pas lutter contre quelque chose si ce quelque chose est moi ! C’est du domaine de l’absurde ! Vous me suivez ? C’est alors qu’il faut se poser la question de la méditation pour en finir avec la timidité.
Et la pensée positive pour vaincre la timidité ?
La notion de pensée positive est une impasse car elle est source de conflit. Le positif ne peut être envisagé que par rapport à sa négation. Ainsi se comporter positivement en se conditionnant (méthode Coué) est une lutte qui porte la racine du problème. En effet, si je veux faire l’effort de ne plus être timide, je transporte dans mon bagage psychologique le concept de timidité ! C’est donc un non-sens. Il est fondamental de comprendre cet aspect avant d’envisager toute méditation !
La méditation pour en en finir avec la timidité ?
Revenons aux propos d’Amiel sur sa timidité : « développement excessif de la réflexion qui réduit à presque rien la spontanéité, l’instinct et par là même l’audace et la confiance ». Or, justement, c’est bien la méditation qui prône le lâcher prise et accuse la pensée de tous les maux. C’est elle qui a pour postulat que notre cerveau travaille sans cesse, qu’il ne supporte pas le silence, qu’il lui faut toujours rabâcher, encore et encore tant le silence de l’esprit lui fait peur ! Vous l’avez sûrement remarqué : notre cerveau est en constante activité. Non pas pour créer (ça serait trop beau) mais pour produire un flux de pensées continu qui, si on regarde bien, n’a rien de créatif. Il est, au contraire, énergivore ! C’est ce flux incessant que la méditation remet en cause, cette logorrhée de pensées qu’on ne peut faire taire… Mais allons plus loin…
La pensée et les représentations
Imaginez un instant que le terme « timidité » ait été rayé de votre mémoire. Imaginez un instant que ce terme vous soit totalement inconnu. Cela peut vous sembler puéril mais jouez le jeu quelques instants. Oui imaginez que vous alliez à un rendez-vous galant (un événement qui a toujours suscité chez vous une folle appréhension puisque, justement, vous êtes timide !) en ayant oublié ce qu’est la timidité. Que va-t-il se passer ? Comment la timidité, votre fléau, va-t-elle pouvoir s’exprimer puisque vous ignorez que le terme existe ? Non, elle aura disparu parce que votre cerveau n’en aura plus de représentation. Votre pensée ne pourra pas dire « je suis timide, mon rendez-vous va être une catastrophe » puisque, je le répète, ce terme ne fait plus partie de son vocabulaire ! Revenons maintenant à la méditation…
La méditation pour comprendre la timidité
Vous êtes timide parce que votre pensée à construit tout un univers autour de cette définition. Ainsi quand vous rencontrez quelqu’un, c’est le souvenir de la timidité qui intervient et vos représentations à son égard vous assaillent. De ce fait, vous aggravez votre cas. En d’autres termes, vous cultivez la timidité ! La méditation peut vous aider à faire une croix sur ce handicap qui vous pollue la vie depuis trop longtemps. Je ne parle pas de la méditation comme une technique qui consiste à se mettre en position du lotus mais tout simplement comme un art de vivre basé sur l’observation passive de votre quotidien et de vos relations.
Ainsi, comme le dit très justement le célèbre penseur indien Krishnamurti : “Je vous prie d’examiner ce qu’est la méditation et non pas comment la faire, pour commencer… car si vous vous demandez comment dois-je méditer vous trouverez le système qui vous convient, le comment impliquant la méthode. Tandis que, si vous vous posez la question de la raison pourquoi méditer, alors vous commencez déjà à méditer… C’est un problème complexe qu’il faut aborder avec subtilité et très lentement. (…) ”
Restez avec votre timidité pour la connaître !
✔Observez-vous dans vos relations avec vous-même et les autres. Observez sans jamais tenter de contrôler, de diriger, de réorienter vos pensées.
✔Observez pour vous connaître. Sans formuler de conclusion, de concept. Sinon vous en reviendrez à vos représentations et donc à votre passé.
✔Observez et voyez vos pensées venir, partir, revenir, etc.
La seule méditation, à mes yeux, véritablement efficace (et jouissive !) est celle qui naît de la compréhension du processus de pensée.
Ainsi observez comment se manifeste votre timidité, comment elle surgit, faites sa connaissance. On veut souvent aller tellement vite vers la solution d’un problème qu’on en oublie d’observer le problème en question !
Il ne s’agit donc pas de vaincre, de combattre sa timidité mais de cerner tout son processus. C’est dans la compréhension de ce dernier que se trouve la solution.
Essayez ce que je viens de vous dire. Amusez-vous à observer vos pensées partir dans tous les sens. Ne cherchez pas à vaincre ou à combattre quoi que ce soit.
Observez ! Découvrez ! Vous verrez alors une plénitude insoupçonnable vous transporter…
En finir avec la timidité et prendre en main son destin amoureux
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